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Par Amalia Dania Berinde

Dania Berinde a obtenu une licence en littérature anglaise en 2013 et est ensuite devenue traductrice anglais-roumain. En 2022, elle a commencé des études économiques, s’inscrivant en licence à l’Université occidentale Vasile Goldis d’Arad, se spécialisant dans la comptabilité et l’informatique de gestion sous la tutelle du professeur Olimpia Neagu.

Blue Europe est un groupe de réflexion indépendant qui n’approuve ni ne partage le contenu ou la position des auteurs invités. L’article a été créé dans le cadre du concours étudiant 2022 de Blue Europe.

Résumé

Le taux de NEET représente une catégorie de jeunes âgés de 15 à 29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en éducation, ni en formation. Cet indicateur est relativement nouveau et plus complexe que le taux de chômage car il offre une vision plus large du marché du travail en le mettant en corrélation avec la participation au système éducatif. Cet indicateur figure en bonne place dans l’agenda de l’UE27 en raison de ses conséquences économiques et sociales, puisque le parcours moderne de l’école à l’emploi a été considérablement modifié.

L’évaluation du taux de NEET est d’autant plus pertinente dans le contexte de la pandémie que chaque secteur a été contraint de s’adapter, entraînant un changement dans la façon dont une personne travaille et étudie, combinant un nouvel ensemble de compétences orientées vers la numérisation, de sorte que de nombreux jeunes doivent également s’adapter afin d’éviter les effets marquants d’une absence prolongée sur le marché de l’emploi. La nécessité de réintégrer ces jeunes sur le marché du travail revêt une grande importance pour les instances dirigeantes en raison des coûts qu’elle engendre pour les systèmes d’assistance sociale et d’autres dépenses.

Le document présente une analyse du taux de NEETs en Roumanie dans le contexte européen et en utilisant les données présentées par Eurostat, il met en évidence les principales différences entre le développement économique et social avant et après la pandémie, montrant ses progrès au fil des ans et présentant les plans actuels et futurs afin de mieux aider et soutenir cette catégorie de jeunes.

Mots clés: jeunes, NEETs, marché du travail, politiques européennes

I. Introduction

Les tensions économiques dans les pays européens se font sentir depuis la grande récession de 2008, laissant certains groupes sociaux plus vulnérables que d’autres et, alors que le monde commençait à se redresser, une crise sanitaire a frappé à la fin de l’année 2019, entraînant l’arrêt d’industries entières. Alors que les secteurs économiques se sont redressés à des rythmes différents et que les gens se sont adaptés à un nouveau monde numérisé, il reste une légère difficulté à surmonter en ce qui concerne un groupe social particulier représenté par les NEET, c’est-à-dire les jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en éducation, ni en formation. Dans le passé, l’analyse du marché du travail était basée sur deux indicateurs principaux, le taux de chômage et le taux d’emploi, qui n’étaient pas en mesure de satisfaire pleinement la grande variété de transitions dans ce domaine, divisant l’ensemble de la population entre les personnes qui travaillent déjà et celles qui sont à la recherche d’un emploi, laissant de côté les étudiants ou d’autres catégories de personnes qui ne peuvent pas travailler, telles que les jeunes désavantagés par un faible niveau d’éducation, les personnes handicapées ou ayant des problèmes de santé, les personnes issues de l’immigration et même celles qui ont volontairement choisi de quitter le marché du travail.

Ce document a pour but d’offrir une analyse de la population des NEET en Roumanie par rapport à d’autres pays d’Europe en mettant en évidence les principales caractéristiques de ce groupe, les risques auxquels ils sont exposés en raison de leur longue absence sur le marché du travail et les problèmes socio-économiques qui doivent être abordés. Une attention particulière sera accordée aux effets de la pandémie sur le groupe vulnérable des jeunes en Europe et en Roumanie et à la manière dont elle a affecté leurs perspectives d’emploi, en tenant compte du degré de numérisation requis à l’époque moderne. Enfin, le document détaille les programmes et les mesures prises par les organes directeurs afin de réduire le taux de NEETs et d’éviter les conséquences futures d’un tel désengagement du marché du travail.

II. Définition du concept de NEETs

Le concept de NEETs, c’est-à-dire les personnes qui ne sont ni en emploi, ni en éducation, ni en formation, a été introduit en tant qu’indicateur pour décrire un large éventail de vulnérabilités parmi les jeunes âgés de 15 à 29 ans, abordant des questions telles que le chômage, l’abandon scolaire précoce et même les inégalités entre les hommes et les femmes. La raison pour laquelle cet indicateur préoccupe beaucoup la Commission européenne est que le marché du travail des jeunes est nettement plus volatil que celui des travailleurs plus âgés et que les jeunes sont plus sensibles aux changements en cas de crise économique. Lorsque le taux de chômage augmente, les jeunes, par rapport aux travailleurs plus expérimentés, “sont souvent les premiers à disparaître et les derniers à entrer sur le marché du travail”, ce qui montre qu’ils doivent généralement rivaliser avec des travailleurs plus expérimentés sur un marché qui a moins d’emplois à offrir à la population (Eurofound Report, 2015).

Ainsi, afin d’offrir une comparaison fiable entre les pays, le Comité de l’emploi de la Commission européenne et le Conseil des affaires sociales ont convenu en 2010 d’un indicateur normalisé qui pourrait mesurer le taux de chômage parmi les jeunes qui ne suivent pas d’études ou de formation, afin de prévoir les menaces éventuelles dans ce groupe d’âge et de prendre des mesures en conséquence. Selon le rapport d’Eurofound, Exploring the diversity of Neets, cet indicateur est calculé en divisant le nombre de jeunes âgés de 15 à 29 ans qui ne suivent pas d’études ou de formation par la population totale des jeunes du même âge, en ne tenant compte que de ceux qui sont en dehors du marché du travail et du système éducatif. (Rapport Eurofound, 2016)

Pour une meilleure définition des NEET, des organismes internationaux tels que l’Organisation internationale du travail ont proposé des lignes directrices claires pour séparer le taux de chômage, qui comprend les jeunes sans emploi mais en formation, donc économiquement actifs, d’un taux plus spécifique, les NEET, qui englobe la population des jeunes inactifs qui ne suivent pas de formation. Selon eux, cet indicateur ne concerne que les personnes qui remplissent simultanément deux conditions : être au chômage et n’avoir reçu aucune forme de formation ou d’éducation (formelle ou informelle) au cours des quatre semaines précédant l’enquête. (OIT 2015). En outre, la même Organisation internationale du travail propose un ensemble de lignes directrices, définissant le concept de chômage comme ” la recherche active d’un emploi par des personnes sans emploi qui sont disponibles pour [travailler]” et la main-d’œuvre potentielle comme se référant aux ” personnes sans emploi qui expriment un intérêt [pour travailler] mais pour lesquelles les conditions existantes limitent leur recherche active d’un emploi ou leur disponibilité “ (OIT, 2018). Afin d’offrir une définition encore plus précise et une catégorisation appropriée, la même organisation nous propose trois critères d’orientation, ils étendent le domaine des chômeurs aux personnes qui ne travaillent pas, qui sont activement à la recherche d’un emploi (au cours des 4 dernières semaines) et la disponibilité en temps, se référant à la question de savoir si une personne est prête à travailler ou non.

En outre, pour expliquer la cohérence des NEET, sept sous-catégories doivent être prises en considération pour mieux comprendre et aider les jeunes vulnérables. Les chômeurs de courte durée représentent le pourcentage le plus élevé, soit 29,8 % des NEET, et se composent de jeunes qui n’ont pas travaillé au cours de l’année écoulée. Les chômeurs de longue durée arrivent en deuxième position, avec 22 %, et se composent de personnes qui sont sans emploi depuis plus d’un an. Parmi les sous-catégories, on trouve également les personnes qui ne sont pas en mesure de travailler en raison de responsabilités familiales (15,4 %, principalement des femmes et d’autres adultes souffrant d’incapacités diverses), les personnes non vulnérables (12,5 %), c’est-à-dire les jeunes qui font une pause dans leur vie professionnelle ou les artistes, les réinsérés (7,8 % qui quitteront bientôt le groupe des NEET), les personnes souffrant de maladies et de handicaps (6,8 %) et les personnes découragées (5,8 % qui ont cessé de chercher un emploi parce qu’elles pensent qu’il n’y a pas d’opportunités pour elles) (rapport d’Eurofound 2016). Néanmoins, une absence prolongée du monde du travail est considérée comme présentant un risque plus élevé, conduisant au désengagement et même à l’exclusion sociale, les exposant à des difficultés financières et à une mauvaise santé mentale, voire à la dépression. Les raisons de ce phénomène varient considérablement d’un côté comme de l’autre, de l’employeur à l’employé. Les premiers accusent le manque de compétences acquises par les jeunes adultes, même après avoir suivi une forme d’éducation, de faibles compétences en matière de communication ou de résolution de problèmes, voire de capacités de travail en équipe. La seconde accuse un ensemble de facteurs qui entravent leurs perspectives d’emploi, comme le fait de vivre dans un ménage à faible revenu et donc de ne pas pouvoir investir dans l’éducation, de vivre dans un ménage monoparental, de vivre dans une zone rurale où les perspectives d’emploi sont rares et même les handicaps. Le rapport d’Eurofound, Mapping Youth Transitions in Europe (2014), explique la relation entre les deux parties, qui est fortement altérée dans le sud de l’Europe, en incriminant un déséquilibre économique, des marchés du travail duaux et un système d’éducation et de formation qui n’offre pas suffisamment d’expérience pratique et d’implication de la part de l’employeur. La différence entre le taux de NEET dans le nord et le sud de l’Europe est également attribuée au modèle éducatif. La transition la plus douce et la plus rapide entre l’école et le travail peut être observée dans des pays tels que l’Allemagne ou l’Autriche et les pays du Nord, qui adoptent des programmes d’apprentissage où les jeunes peuvent combiner l’école avec des expériences précoces sur le marché du travail ou apprendre directement un métier, comme c’est le cas dans les écoles professionnelles.

À l’inverse, le modèle théorique adopté par les Européens de l’Est, dont la Roumanie, et le modèle méditerranéen constituent un défi dans le parcours d’un jeune vers l’âge adulte et l’indépendance financière. Ainsi, le niveau d’éducation influe sur le taux de chômage des jeunes, mais une plus grande influence est liée à la qualité de l’éducation et de la formation reçues. Par conséquent, les jeunes peu, mal ou pas qualifiés ont du mal à entrer dans le monde du travail et peuvent parfois se retrouver coincés dans des emplois mal rémunérés avec peu de perspectives d’avenir, en particulier en période de crise financière et économique. Dans le contexte socio-économique, les NEET posent donc un problème majeur, car l’inactivité économique d’un adolescent une fois qu’il a atteint l’âge adulte peut entraîner divers niveaux de cicatrices sur le plan de l’emploi, raison pour laquelle leur intégration dans le marché du travail ou dans le système éducatif figure en bonne place dans l’agenda des États membres de l’UE. Selon Eurostat, l’année dernière, on a constaté que les NEET représentaient un pourcentage élevé de 10,9 % pour l’UE27, le pourcentage le plus élevé se trouvant en Roumanie (19,8 %), suivi de l’Italie (18 %) et de la Grèce (15,2 %), tandis qu’à l’opposé, la Suède et les Pays-Bas se classent au dernier rang avec seulement 4,9 % et 4,0 %.

III. Coûts économiques et sociaux

Figure 1 : Jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en éducation, ni en formation (NEET), par nationalité

Young people neither in employment nor in education and training (NEET), by citizenship Source : Eurostat : Code Eurostat EDAT_LFSE_23

De nombreuses études montrent qu’il existe un lien réel entre l’éducation, le chômage et l’économie d’un pays. Un pays avec un taux de chômage élevé devra faire face, entre autres problèmes, à une perte de production, ce qui signifie que les personnes qui ne trouvent pas de travail ne sont pas en mesure de contribuer à l’économie du pays, entraînant une perte de production potentielle et une réduction des investissements (Jahan et Mahmud, 2013). Cela entraîne une diminution des dépenses de consommation, puisque les gens ont moins de revenus à dépenser, ce qui se traduit par une réduction de la demande globale qui forcera de nombreuses entreprises à reporter leurs investissements et augmentera globalement le risque de récession. Tous ces facteurs entraînent une réduction des recettes fiscales et une augmentation des dépenses publiques, car un taux de chômage élevé réduit les recettes fiscales directes et indirectes puisque les gens ne cotisent pas au système, mais augmente les dépenses consacrées aux programmes de protection sociale, ce qui alourdit encore la charge du système.

Le lien entre ces trois éléments, éducation, chômage et économie, est également inversé, l’état de l’économie d’un pays pouvant influencer le taux de chômage. L’expert en économie Will Kenton explique le terme d'”hystérésis” du marché du travail (Kenton, 2021) lorsqu’il aborde la question du chômage et de ses multiples formes. Il explique que l’hystérèse fait partie du coût d’une récession et qu’elle a des effets durables sur l’économie et la main-d’œuvre. Il précise qu’après les licenciements (qui peuvent être dus à la récession, au chômage naturel, aux progrès technologiques ou au chômage structurel), lorsque l’économie rebondit et que les entreprises cherchent à réembaucher, le taux de chômage reste toujours élevé. Ce phénomène s’explique notamment par le fait que les gens s’adaptent à un niveau de vie plus bas et qu’ils ne sont peut-être pas aussi motivés pour retrouver leur situation antérieure. De plus, les entreprises peuvent être réticentes à embaucher et préférer exiger davantage de leur main-d’œuvre restante ou investir dans la technologie.

Les chercheurs utilisent deux termes pour désigner les coûts des NEET, les jeunes qui ne travaillent pas, ne font pas d’études ou ne suivent pas de formation. L’UE27 est très préoccupée par les coûts réels des jeunes qui n’ont pas d’emploi ou ne suivent pas d’études, ce qui affecte leurs perspectives d’emploi à court et à long terme. Ils ont identifié deux cadres de coûts : le premier concerne les “finances publiques” et englobe les régimes de protection sociale et les systèmes d’assistance sociale, tels que les allocations de chômage, les allocations de garde d’enfants, les dépenses de santé et de justice pénale. Le second, le “coût total des ressources”, fait référence aux estimations de la perte subie par l’économie en raison de ce manque d’engagement sur le marché du travail, toutes dérivées des dépenses sociales liées aux NEET, en plus des ressources ou des coûts d’opportunité pour le reste de la société, tels que le revenu des activités indépendantes, la production de la consommation propre et les pensions privées. Les deux montrent les graves conséquences auxquelles une société doit faire face lorsque le taux de NEETs est élevé et la nécessité de prendre des mesures pour faciliter la transition entre l’école et le travail. (Rapport Eurofound, 2015, Young people and Neets in Europe)

Bălan explique que pour l’Union européenne, le coût total dérivé de l’échec de l’intégration du groupe des NEETs était en 2011 de 153 milliards d’euros, soit 1,21% du PIB de l’UE, pour augmenter l’année suivante à 162 milliards d’euros, correspondant à 1,26% du PIB agrégé, avec des pays comme l’Italie dépensant 34,9 milliards d’euros ou la France 21,3 milliards d’euros. La Roumanie a dépensé 2,135 milliards d’euros en 2012, ce qui représente 1,67% du PIB agrégé. La Roumanie a dépensé 2 135 milliards d’euros en 2012, soit 1,67 % du PIB, tandis que dans des pays comme l’Allemagne, le Danemark ou la Suède, le coût généré par les NEET, en pourcentage du PIB, était inférieur à 0,6 %. (Balan, 2016).

IV. Analyser les NEET sur la base de données statistiques

1. Participation à l’éducation et à la formation

Selon Eurostat, entre 2002 et 2022, le taux de participation des jeunes à l’éducation et à la formation (y compris les NEET) a connu une croissance constante, atteignant un point culminant en 2022, à 55,7 %, et une baisse causée par la pandémie en 2020, à 53,6 %, par rapport à l’année précédente (2019), avec 0,3pp. En 2021, le pourcentage est passé à 54,7 %, soit une augmentation totale de 1,2 point par rapport à l’année pandémique précédente. En Roumanie, la tendance est différente : à partir de 2016, le taux de participation des jeunes à l’éducation et à la formation a commencé à augmenter progressivement pour atteindre 48,2 % en 2022. Avant 2016, le taux fluctue, ce qui montre un certain degré d’incertitude en ce qui concerne les jeunes et le système éducatif. Depuis 2002 et jusqu’à l’année dernière, la Roumanie a enregistré une augmentation du taux de participation de 12,8 %, ce qui montre une tendance moderne à ce que de plus en plus de jeunes poursuivent des études.

Figure 2

Participation of young people in education and trainingSource : Calculs de l’auteur basés sur des données de l’OCDE : Calculs de l’auteur basés sur les données d’Eurostat EDAT_LFSE_18_custom_6125288

2. Le taux d’emplois vacants

Lors de l’analyse du taux d’emploi et de l’augmentation de la population, un facteur clé doit être pris en compte, à savoir le taux de création ou de disponibilité des nouveaux emplois. Le taux d’emplois vacants (Job Vacancy Rate – JVR) mesure la proportion de tous les postes vacants ou sur le point de l’être et permet d’avoir une vision plus précise de la facilité avec laquelle une personne peut entrer sur le marché du travail. Ces chiffres peuvent être utilisés pour prévoir le chômage dans les cycles économiques, car en période de récession, le taux d’emplois vacants diminue car les entreprises tentent de réduire les coûts de leur main-d’œuvre, ce qui entraîne des taux de chômage plus élevés. Si l’on examine les chiffres fournis par Eurostat, juste après que la pandémie a frappé les pays européens, ce taux a commencé à baisser pour atteindre 1,6 % dans l’UE27 et 0,7 % en Roumanie. Les années suivantes, alors que la population commençait à s’adapter à un nouveau type de travail, à distance ou même hybride, davantage d’emplois ont été créés. Alors qu’en Europe, la JVC a augmenté avec une tendance à la hausse, impliquant ainsi plus d’emplois ou même plus d’opportunités, en Roumanie, la ligne reste à peu près linéaire, avec une légère augmentation de 0,2 % pour la seconde moitié de 2021, pour ensuite chuter à la fin de 2022 à 0,8 %, ce qui signifie que le marché du travail offre peu en termes d’opportunités d’emploi pour la population roumaine.

Figure 3

Job vacancy rate

Source : Calculs de l’auteur basés sur des données de l’OCDE : Calculs de l’auteur basés sur les données d’Eurostat JVS_Q_NACE

3. Taux de chômage par niveau d’éducation

Le niveau d’éducation représente un facteur majeur pour les jeunes lorsqu’ils se préparent à entrer sur le marché du travail et surtout pour leur future vie professionnelle, avec la possibilité d’obtenir un emploi avec une rémunération décente et d’autres perspectives de carrière. Le lien entre le niveau d’éducation acquis et le niveau de chômage est illustré dans la figure ci-dessous, où les niveaux d’éducation les plus bas conduisent à des chiffres de chômage plus élevés. Les personnes qui n’ont obtenu qu’un diplôme allant jusqu’au premier cycle de l’enseignement secondaire sont celles qui ont eu le plus de mal à entrer sur le marché du travail en 2015, 2018 et 2021, ce qui signifie que les personnes sans formation ou éducation complémentaire ont perdu leur emploi en premier après l’arrivée de la pandémie, par rapport aux personnes qui ont suivi un enseignement supérieur. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les personnes sans éducation ou formation tertiaire occupent généralement des postes de bas niveau en raison de leur manque de compétences ou d’acquisitions spécifiques, ces emplois pourraient facilement être éliminés ou les personnes pourraient être remplacées par de nouvelles technologies. Ces emplois de premier échelon ne requièrent que peu ou pas d’expérience (ils peuvent offrir une formation sur le tas) et aucune formation connexe pour être qualifiés, bien que, pour certaines entreprises, il ne soit pas rare de demander une à trois années d’expérience. Généralement, ces postes sont considérés comme les moins bien classés par rapport aux postes de niveau intermédiaire ou supérieur et sont donc rémunérés en conséquence, bien qu’ils puissent offrir aux employés la possibilité d’acquérir des compétences et de l’expérience.

Figure 4 : Taux de chômage des jeunes, par niveau d’études

Youth unemployment rate, by educational attainment levelSource : Calculs de l’auteur : Calculs de l’auteur basés sur les données d’Eurostat (YTH_EMPL_090)

4. Les NEETs et la répartition par âge

La répartition du taux de NEETs en trois groupes d’âge principaux montre que le taux de chômage augmente avec l’âge, ce qui permet de conclure qu’une absence prolongée sur le marché du travail a un effet effrayant et réduit les perspectives d’emploi des jeunes. En 2021, le taux de chômage dans l’UE27 pour le groupe des 15-19 ans qui n’avaient pas d’emploi, ne suivaient pas d’études ou de formation était de 8,4%, pour le groupe suivant, les 20-24 ans, le taux était plus élevé de 9,9 pp à 18,3% et le taux le plus élevé était enregistré dans le dernier groupe d’âge des 24-29 ans, où le taux était de 18,6%, soit une hausse de seulement 0,3pp. La même tendance peut être observée pour les années précédentes, à l’exception de l’année 2022 où le premier groupe d’âge a enregistré un pourcentage de 8,05%, avec une augmentation de 8,9 points pour le groupe d’âge suivant à 16,9% et le dernier groupe a montré une diminution de 2 points à 14,9%, montrant le degré d’implication lorsqu’il s’agit de la réintégration des NEETs dans le marché du travail.

Figure 5

Young people neither in employment nor in edication or training

Source : Eurostat : Eurostat, code EDAT_LFSE_23

5. NEETs par sexe

Une autre composante majeure de l’analyse de cet indicateur est représentée par le degré d’emploi des femmes et des hommes. Les statistiques fournies par Eurostat montrent qu’il existe toujours un écart entre les sexes en ce qui concerne le degré d’occupation du marché du travail, le taux de NEETs pour les femmes étant en 2022 dans l’UE27 de 2,6 % supérieur à celui des hommes, une différence que l’on peut également observer au cours des années précédentes. L’écart est encore plus important en Roumanie, pour la même année, la différence était de 10,9 %, restant plus ou moins au même niveau, à l’exception des années antérieures à 2014 où la différence était d’environ 6 %, la plus faible étant en 2011 avec 5,7 %.

Figure 6

Young people neither in employment nor in education and training by sexSource : Calculs de l’auteur : Calculs de l’auteur basés sur les données d’Eurostat (SDG_08_20)

L’Institut national des statistiques de Roumanie (NIS) fournit les chiffres suivants pour l’emploi total en Roumanie divisé par les principales activités économiques, nous montrant où la majorité des gens travaillent et comment ces chiffres ont fluctué à partir de l’année 2019 jusqu’à 2021 dans la série de données en ligne Tempo. Les données montrent que le secteur avec le plus grand nombre d’employés était celui de l’industrie manufacturière avec 1.192.979 personnes, mais le secteur qui a enregistré la plus forte croissance après la pandémie (2020-2021) était celui de l’information et de la communication, avec une augmentation de 5,51%, ce qui montre à quel point la pandémie a changé la façon dont les gens travaillent et étudient. Le secteur suivant qui connaît la plus forte croissance est celui de la santé et de l’action sociale, avec une hausse de 4,18 % en 2021 par rapport à l’année précédente. Mais le secteur qui a enregistré une baisse est celui des industries extractives, avec 4,16 % pour les mêmes années de référence. En Europe, pour les mêmes années après Covid 19, les données d’Eurostat montrent, tout comme dans le cas de la Roumanie, que le secteur qui a connu la plus forte augmentation du nombre de personnes employées est celui de l’information et de la communication, avec 5,13 %, mais que le deuxième secteur est celui des activités immobilières, avec 4,04 %, et le troisième celui des activités professionnelles, scientifiques et techniques, avec 3,10 %, alors qu’une baisse n’a été enregistrée que dans le secteur de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, avec 1,64 % (en Roumanie, le même secteur a enregistré une baisse de seulement 0,54 %).

V. L’impact de Covid 19 sur la jeune génération

12 ans après la Grande Récession, la population a dû faire face à une autre menace économique, qui a non seulement entraîné une hausse du taux de chômage, mais a également ébranlé le système médical, dont les conséquences se font encore sentir aujourd’hui. Le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de Covid 19 était une pandémie et l’Europe a rapidement commencé à mettre en œuvre des mesures restrictives afin de protéger la population. L’une des premières restrictions à affecter l’économie européenne a été l’interdiction de voyager, ce secteur étant gravement touché et, par la suite, des secteurs entiers ont commencé à fermer.

De nombreux chercheurs ont parlé de l’impact social de Covid 19 qui a accompagné le verrouillage, mais cette crise a gravement modifié les marchés du travail, obligeant les gens à s’adapter à un nouveau mode de travail numérisé. Si l’on compare le troisième trimestre 2019 au troisième trimestre 2020, de nombreux pays de l’UE ont enregistré une baisse de leur taux d’emploi des jeunes, la plus forte baisse ayant été enregistrée dans des pays comme la Lituanie, le Portugal, l’Irlande et l’Espagne, dépassant même 5 points de pourcentage, tandis que des pays comme la Hongrie, la Finlande, la France, l’Autriche et la Roumanie ont enregistré une baisse plus faible d’environ 2 points de pourcentage, ce qui montre à quel point les pays ont essayé de réduire les effets du blocage sur la population en mettant en œuvre des régimes de soutien salarial (Eurostat, 2022).

Comme indiqué précédemment, la jeune génération est la plus volatile lorsqu’il s’agit des fluctuations du marché du travail, elle est généralement la dernière à entrer sur le marché du travail et la première à le quitter, le tout en plus d’une crise sanitaire et de ses conséquences économiques massives qu’elle doit supporter. Selon l’OIT 2021, cette crise a été particulièrement grave pour la population des jeunes, l’affectant sur trois points principaux : tout d’abord, elle a interrompu les études de la jeune génération et une pause dans l’éducation ou la formation a des effets à long terme ; ensuite, il est devenu plus difficile pour les jeunes demandeurs d’emploi et les nouveaux arrivants sur le marché du travail de trouver un emploi ; enfin, la pandémie a entraîné non seulement des pertes d’emploi, mais aussi des réductions de revenus, ainsi qu’une détérioration de la qualité de l’emploi.

Eurostat montre qu’en 2020, en raison de l’impact du Covid 19, le taux de chômage a augmenté de 1,4 point par rapport à l’année précédente pour la catégorie des NEETs et a connu une légère amélioration en 2021, enregistrant une baisse du chômage de 0,3 point (Figure 9). Une autre analyse importante porte sur la proportion de jeunes travaillant dans différents secteurs, ce qui montre à quel point ils ont été touchés par la pandémie. Selon le rapport d’Eurofound, Impact of Covid-19 on young people in the EU, 2021, le secteur qui compte la plus grande proportion de jeunes employés est celui de l’hébergement et de la restauration (13 %) et, comme ce secteur a été le plus touché, les voyages, le tourisme et les restaurants ont été réduits, voire fermés, ce qui a probablement entraîné des pertes d’emplois. Les secteurs suivants, avec un pourcentage élevé d’emplois pour les jeunes, sont le commerce de gros et de détail, ainsi que la santé et l’action sociale (11 % chacun). Le secteur suivant où les jeunes ont été touchés est celui des arts, des spectacles et des loisirs (10 %) et, là aussi, ils ont souffert des restrictions imposées par les mesures de distanciation sociale. Comme indiqué précédemment, les jeunes sont plus vulnérables aux changements économiques et, si l’on tient compte des restrictions imposées et des secteurs touchés par la pandémie de Covid-19 qui comptent le plus grand nombre de jeunes employés, il est clair qu’ils ont été confrontés aux risques les plus élevés de perte d’emploi, ce qui a entraîné une perte d’indépendance, les obligeant à compter sur le soutien financier de leur famille.

Figure 7

Young people neither in employment nor in education and training

Source : Eurostat : Eurostat – Jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en éducation, ni en formation (NEET), Europe, code EDAT_LFSE_23

VI. Vers un meilleur avenir pour les NEET

Depuis plus de trois décennies, l’Union européenne participe activement au processus d’orientation et d’apprentissage de ces catégories sociales vulnérables en élaborant divers programmes et en mettant en œuvre des politiques que les autres pays d’Europe doivent adopter. Ces mesures ont pour seul objectif d’augmenter le taux de participation des jeunes à l’éducation et à l’emploi. C’est pour cette raison qu’est apparu le terme “mobilité à des fins d’apprentissage dans le domaine de la jeunesse”, qui a aidé les jeunes, par le biais de programmes d’échange, à se déplacer d’un pays à l’autre, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Europe, dans des contextes d’apprentissage formel et non formel, favorisant l’apprentissage et l’intégration interculturels. (Briga, 2018) La première initiative de l’Union européenne dans le secteur de la jeunesse s’est développée à la fin des années 1980 par le biais de programmes d’échanges de jeunes tels qu’Erasmus en 1887 et Jeunesse pour l’Europe en 1988, comme le stipule le traité sur l’Union européenne, signé à Maastricht en 1992, à l’article 126 § 2 qui stipule que les actions de la Communauté doivent viser à ” favoriser le développement des échanges de jeunes et d’animateurs socio-éducatifs ” (le traité sur l’Union européenne est signé à Maastricht le 7 février 1992 et entre en vigueur le 1er novembre 1993)

Un autre exemple de ces mesures représente le Fonds européen pour la jeunesse (FEJ) qui a été créé en 1972 par le Conseil de l’Europe afin d’offrir une aide éducative et financière à la jeune génération par le biais d’activités spécifiques et ciblées. Ce Fonds dispose d’un budget annuel de 3,8 millions d’euros (composé de la contribution de chaque État membre du Conseil de l’Europe, à laquelle peuvent s’ajouter des contributions volontaires d’États individuels). En 2021, une subvention totale de 3 616 200 euros a été distribuée à 134 organisations de jeunesse qui ont aidé à soutenir des activités nationales et locales qui ont finalement atteint les travailleurs et les animateurs de jeunesse en améliorant leur travail, les bonnes pratiques et en atténuant les effets de la pandémie de Covid19. Depuis l’année dernière, selon le rapport du Fonds européen pour la jeunesse, le nombre d’organisations dédiées au développement de la jeunesse enregistrées auprès du FEJ a augmenté de 7 %, qu’il s’agisse d’ONG locales ou nationales. (Fonds européen pour la jeunesse, 2021).

Plus tard, en 2007, a débuté Jeunesse en action, un autre programme orienté vers la construction d’identités et le partage de la culture parmi les jeunes. Pour combattre les effets négatifs de la pandémie, un budget plus important a été approuvé afin d’investir davantage dans la jeune génération, s’élevant à 1 835,3 milliards d’euros, ainsi que le plan de relance “Next Generation EU” (2021-2023). L’un des piliers “Make it strong” vise à encourager les jeunes à se lancer dans les sciences et les technologies, à guider les nouvelles générations vers les emplois numériques de demain et même à offrir des subventions et des prêts aux jeunes entrepreneurs, car parfois, le problème du chômage ne vient pas des jeunes qui essaient d’entrer sur le marché du travail, mais de la qualité et des conditions des emplois qui leur sont proposés. Le problème du chômage ne peut pas être résolu uniquement par l’entrée dans l’enseignement supérieur, mais par la création d’emplois, car les nouvelles technologies et un monde hautement numérisé développent et détruisent à la fois la définition d’un emploi. Les politiques actuelles devraient donc viser à offrir aux personnes l’ensemble des compétences nécessaires pour qu’elles puissent s’assurer un revenu stable et des perspectives de progrès (OIT, 2016).

Le Fonds de garantie pour la jeunesse a été conçu en 2013 en réponse à l’augmentation du taux de NEETs, afin d’aider les jeunes à retourner dans l’éducation, la formation ou l’emploi. Selon le rapport d’Eurofound, Exploring the diversity of NEETs, le Fonds de garantie pour la jeunesse s’articule autour de trois dimensions principales. La première est l’activation précoce, ce qui signifie que les jeunes sont aidés à éviter l’inactivité dans les quatre mois qui suivent leur entrée au chômage ou leur sortie de l’enseignement formel, réduisant ainsi l’effet traumatisant d’un désengagement à long terme. Les interventions à court et à long terme représentent la combinaison de réformes à long terme et de mesures immédiates afin de répondre aux besoins des jeunes. L’approche de soutien personnalisé et intégré vise à faciliter le retour à l’emploi, à l’éducation ou à la formation par le biais d’offres d’emploi de qualité, d’apprentissages, de stages ou de formation continue. Le budget alloué à l’initiative pour l’emploi des jeunes s’élevait à 6,4 milliards d’euros pour la période 2014-2022, auxquels s’ajoutent les ressources nationales.

VII. Conclusion

Les NEETs représentent un groupe diversifié et hétérogène de personnes qui ne peuvent pas être simplement appréhendées par les taux d’emploi et de chômage. De plus, ce taux est d’une grande importance pour les instances dirigeantes car il a un impact considérable sur l’économie d’un pays, tous les NEET n’étant pas en mesure d’accumuler du capital humain en raison de leur absence sur le marché du travail et dans le système éducatif, ce qui peut en fin de compte conduire à une dégradation de l’emploi, à des conséquences financières futures et surtout à des coûts liés aux régimes de protection sociale. Les statistiques ont montré que le taux de chômage parmi les jeunes et les personnes vulnérables est fortement lié au modèle éducatif, une différence évidente étant ressentie entre le modèle nordique basé sur l’apprentissage et la formation et le modèle oriental basé davantage sur des acquisitions théoriques qui ne peuvent offrir les compétences et les pratiques nécessaires pour entrer avec succès sur le marché du travail. Cette différence, ainsi que d’autres facteurs tels que l’émigration, la situation économique d’un pays, le degré de participation à l’éducation, peuvent conduire à un fort désengagement de la main-d’œuvre. La pandémie de Covid 19 a entraîné une augmentation du taux de NEET, en particulier dans les secteurs où les jeunes étaient principalement employés, mais une fois que les restrictions ont commencé à s’assouplir, la population a commencé à s’adapter à un nouveau mode de travail et d’étude numérisé et, avec l’aide de programmes financés par l’Union européenne, visant à la réintégration, au partage de la culture et à la réinsertion dans le monde du travail et dans le système éducatif, il a été possible de faciliter les transitions entre l’école et le monde du travail.

Références

1. Balan Mariana, 2016, Economic and Social consequences triggered by the Neet youth

2. Briga Elisa, mai 2018, Learning mobility in the field of youth, article complet : https://pjp-eu.coe.int/en/web/youth-partnership/learning-mobility/-/asset_publisher/n6SpjB4sOp1q/content/european-conference-framework-quality-and-impact-of-young-europeans-learning-mobility-

3. Rapport Eurofound, 2014, Mapping Youth Transitions in Europe, Office des publications de l’Union européenne, Luxembourg

4. Rapport Eurofound 2016, Exploring the diversity of NEETs, Office des publications de l’Union européenne, Luxembourg

5. Rapport Eurofound, 2021, Impact of Covid-19 on young people in the EU, Office des publications de l’Union européenne, Luxembourg

6. Fonds européen pour la jeunesse, Rapport annuel 2021

7. Eurostat, 2022 – COVID-19 strongly impacted young people’s employment, article complet : https://ec.europa.eu/eurostat/web/products-eurostat-news/-/ddn-20220331-1

8. Organisation internationale du travail 2015, Que signifient les NEET et pourquoi ce concept est-il si facilement mal interprété ?

9. Organisation internationale du travail, 2018, Mesurer le chômage et la main-d’œuvre potentielle dans les enquêtes sur la main-d’œuvre

10. Organisation internationale du travail, 2021, Une mise à jour de l’impact de la crise COVID-19 sur le marché du travail des jeunes

11. Will Kenton, 2021, Hystérésis : Définition en économie, types et exemples, article complet https://www.investopedia.com/terms/h/hysteresis.asp

14. Massimiliano Mascherini, 2015, Les jeunes et les NEET en Europe : First findings, Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, article complet : https://movendi.ngo/wp-content/uploads/2015/03/NEET-and-youth-unemployment.pdf

15. Institut national des statistiques de Roumanie (NIS), lien : http://statistici.insse.ro:8077/tempo-online/#/pages/tables/insse-table

16. Sarwat Jahan et Ahmed Saber Mahmud, 2013, What is the Output Gap, article complet : https://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/2013/09/basics.htm

17. Le traité sur l’Union européenne est signé à Maastricht le 7 février 1992 et entre en vigueur le 1er novembre 1993, Journal officiel des Communautés européennes (JOCE). 29.07.1992, n° C 191. [s.l.]. ISSN 0378-6986. “Traité sur l’Union européenne “, p. 1, lien vers le traité : https://www.cvce.eu/content/publication/2002/4/9/2c2f2b85-14bb-4488-9ded-13f3cd04de05/publishable_en.pdf